Rédacteur ID : 3914 / Texte de 310 mots
Quand il ne s'agit pas de commandes extérieures, je lève quelques pages manuscrites de mes interrogations en guise de drapeau blanc. Car je viens en paix et en pantoufles, protégé par mon portable certes mais porteur d'un témoignage d'un quotidien farfelu mais attachant, comme chacun d'entre nous peut le vivre. Mon terrain (tacite, bon gré mal gré), celui du commentariat, est virtuellement miné ; des explosions hasardeuses, affectives ou décontextualisées y menacent le bien penser et les négociations obligées d'une table ronde. L'enjeu est alors de ressaisir sa propre posture de consommateur d'information et de détenteur d'une liberté d'expression, étendard qui doit encore trouver sa place et sa mesure, sa minuscule humble et la pertinence de son invocation. Passer d'un commentaire sur l'actualité à une digression à travers les perspectives, toutes plus ou moins partielles et partiales - l'ignorance du lecteur lointain (et ce n'est pas une insulte), sa dépendance vis-à-vis d'un journaliste, qui lui-même dépend de sa source, au bout du réseau de laquelle on trouve toujours un informateur subjectif. D'une ouverture du regard à une discussion interne comme autour d'un café, où il ne fait pas sens de séparer les registres, la politique de l'humour, la philosophie de la pop culture, puisque les échanges n'aiment pas les entre-nous et n'ont pas peur des frontières, des différences et de ce chaos d'indétermination entre deux ; comme au temps où certains traversaient des océans pour échanger des coquillages. Cette zone grise des registres - bouffées de fumée rêveuses dans un café où c'est permis - sonne déjà plus juste pour considérer l'ambiguité, la complexité et la rugosité de la vie quotidienne. A partir de là seulement il est possible d'avancer, un pied devant l'autre comme tout le monde le fait courageusement, en tant que citoyen d'un monde farfelu mais attachant.
Pour le reste plus formel et directif, on peut s'arranger.